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*Note : cet article est informatif. Seul un professionnel de santé est apte à vous diagnostiquer un épuisement ou burnout.
D’aussi loin que je me souvienne, chacun de mes entretiens demandait « une bonne capacité d’adaptation ». Mais qu’est-ce-que cela veut dire et où cela a ses limites ? Est-ce-que les entreprises demandent encore plus cette capacité de s’adapter et être flexible, poussant ainsi les candidats à tout faire pour prouver leur qualité d’adaptation ?
À chaque fois que vous sortez de votre zone de confort, vous vous adaptez.
La question est : est-ce-que sortir de ma zone de confort est actuellement un espace de curiosité et d’exploration, ou bien un espace d’épuisement et de sur-adaptation ?
Lorsque l’on parle de s’adapter pour un emploi (ici, je parle notamment pour un poste dans lequel il y a des déplacements fréquents par exemple), voici de quoi on peut parler :
- Partir vivre à l’étranger
- Dire oui aux voyages hebdomadaires
- Accepter de remplacer en dernière minute le collègue qui devait faire 10h de route le lendemain matin
- Ne rien dire lorsque le client exprime des propos sexistes pour que l’entreprise ne perde pas le contrat
- Changer ses habitudes alimentaires – car pas de cuisine à disposition
- Changer ses habitudes sportives – car en déplacement
- Refuser beaucoup de sorties entre amis
- S’adapter à la culture locale / l’état d’esprit de la région – quand déménagement
- Pour les parents : changer les écoles et activités extrascolaires des enfants
- Etc…
À noter que si vous avez un poste à responsabilité par exemple, vous pouvez faire l’exercice de rédiger une liste de tous les aspects de votre vie que vous adaptez pour ce poste.
Lorsque j’ai commencé sur le poste, l’enthousiasme était à son apogée : nouveau job, nouvelle ville, indépendance, voyages, …
Très vite, j’ai compris que ces déplacements professionnels étaient plus fréquents et m’empêchaient de construire des liens dans une nouvelle ville, et que ma vie sociale en pâtissait. Je ne voyais également pas souvent mes collègues, et était finalement souvent seule. Je déchantais également en réalisant que la plupart des vols étaient très tôt le matin ou tard le soir, ce qui donnait de longues heures de voyages – et par effet ricoché, de longues journées.
Malgré tout, j’avais besoin de maintenir une routine. Il est donc arrivé que j’enchaîne une longue journée de voyage avec le sport puis les courses.
La difficulté et le mal-être se sont révélés lorsque j’ai senti l’épuisement s’installer.
Et parmi les signes d’épuisement que j’ai longuement ignoré, il y avait : des nuits de 15h le week-end, faire les déplacements le cœur lourd, voir les clients à reculons, une vie sociale moins épanouie, un sentiment de lassitude sur des tâches quotidiennes, me sentir submergée face à un agenda rempli de rendez-vous / sorties / voyages (et même si les RDVs étaient personnels), etc…
La limite entre l’adaptation et l’épuisement est fine.
On peut vite basculer dans la « sur-adaptation », c’est-à-dire lorsque le ratio entre le respect de vos besoins et la sortie de zone de confort se déséquilibre.
Il est important de considérer votre capacité à vous adapter ET vos besoins ET votre résilience émotionnelle. Je sais que beaucoup d’articles sur le développement personnel prônent la sortie de zone de confort. Cependant, il me semble aussi important de rappeler que chacun-e a une capacité d’adaptation à l’inconnu différente, et que ceci va entre autres dépendre de vos besoins.
- Si vous avez besoin de temps seul-e pour vous ressourcer, alors dire oui à toutes les sorties possibles n’est peut-être pas judicieux.
- Ou encore si vous avez le vertige, alors la sortie annuelle du comité d’entreprise pour faire un parcours acrobranche n’est peut-être pas la meilleure idée.
Cela ne veut pas dire que vous restez à tout prix dans votre zone de confort. C’est un dosage qu’il va vous falloir explorer. Je vous invite à faire cet exercice en répondant aux questions suivantes :
- Dans quels aspects de ma vie je dois m’adapter constamment ?
- Quels sont mes besoins au quotidien ?
- À quelle fréquence je sors de ma zone de confort ?
- Est-ce-que mes besoins sont suffisamment respectées pour que sortir de ma zone de confort devienne un espace d’exploration et non d’épuisement ?
Être au clair avec vos besoins est clé dans vos décisions – personnelles ou professionnelles.
Avoir pris le temps de réflexion sur cette notion de besoin m’a permise à l’époque de comprendre pourquoi mon travail ne me convenait plus, ce qui avait fini par m’épuiser sur le long terme, et comment je pouvais palier à cela (par exemple : négocier les termes du contrat avec l’entreprise, réduire la fréquence des déplacements pendant un certain temps, etc…).
Pour finir la réflexion sur ce sujet, voici les besoins que j’avais donc identifié, expliquant ainsi la bascule entre l’adaptation et l’épuisement.
- Besoin d’espace
- Besoin de temps sans travail
- Besoin de vie sociale
- Besoin de « vide dans mon emploi du temps » (aucun RDV)
- Besoin de soutien de la part de l’entreprise
- Besoin de contact humain plus fréquent
- Besoin de conserver une routine
Dans ma formation soft skills Self-Mastery™, j’ai créé un module entier sur les besoins. C. témoigne :
« Faire une réflexion sur mes besoins et la pyramide de Maslow m’a permis de comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas avec cette personne. Je ne me sentais pas en sécurité ! Donc si ce premier besoin n’était pas rempli, il est logique que le reste ne suive pas… »
Note:
Pour affûter mon esprit critique concernant le monde professionnel, j’aime écouter le Podcast de Pauline Laigneau. Je vous invite à aller voir et trouver un épisode qui vous intéresse ! (992) Pauline Laigneau – YouTube
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