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Si vos projets n’aboutissent pas, il y a le syndrome de l’imposteur, oui, mais pas que…
Il y a quelques semaines, alors que nous discutions avec mon conjoint autour d’un bon dîner, je lui expliquais tous les projets que j’ai en tête pour mon parcours professionnel, notamment concernant les médiations que je fais ici, au Texas. Je lui confiais que j’aimerais beaucoup pouvoir interviewer certains grands médiateurs, afin de m’inspirer de leur façon de penser.
Quand tout à coup, il me pose des questions plus concrètes pour me permettre de poser les premières actions : de quel matériel as-tu besoin ? qui veux-tu inviter ? quel avantage leur offres-tu si ton podcast n’est pas connu ? (J’ai comme l’impression que mon conjoint est mon coach personnel parfois… )
Et là, coup de théâtre. « Oh, je ne sais pas, c’est juste idée, on verra… »
Je réalise tout à coup que je faisais littéralement marche arrière, devant mon incapacité à répondre à ses questions.
Deux choses ressortaient de cette réflexion :
J’anticipais que ça ne marcherait pas, et donc je ne me laissais même pas la chance d’essayer.
Je ne pensais qu’à la grande vision sans décortiquer mon objectif par paliers.
Dans le développement personnel, La Fable du Renard et les Raisins de La Fontaine illustre parfaitement ce cas de figure. Le Renard voit une grappe de raisins en hauteur dans un arbre, si juteuse et mûre à point, et s’en délecte. Il essaie de l’attraper mais les raisins sont trop haut pour lui. Il fini par s’en aller en disant « peu importe, je suis sûre qu’ils sont pourris de toute façon ». C’est finalement comme prendre le syndrome de l’imposteur à l’envers. Au lieu de ne pas se sentir légitime malgré nos compétences, on ne se sent pas capable – tout court. On dénigre même finalement l’objet de notre désir pour se rassurer qu’on fasse bien de laisser tomber. Est-ce que ça vous parle ?
Rassurez-vous, cette fable met en évidence un comportement humain : la tendance à abandonner ce qui pourtant nous fait très envie, lorsque ça nous parait inaccessible.
Peut-être avez-vous un projet professionnel qui vous challenge plus que vous ne l’aviez anticipé ? Ou bien une relation qui demande plus de patience et de compromis que vous ne le pensiez ? Ou peut-être rêvez-vous de vous offrir ces vacances idylliques ?
Je dois vous avouer : depuis cette discussion avec mon conjoint, je me pose la question à chaque fois que je suis enthousiaste d’un projet mais que j’abandonne l’idée rapidement : est-ce que je ne me sens pas à la hauteur ? Est-ce que je n’ose pas demander de l’aide ? Ai-je peur d’échouer ?
Je fais un tour de ces questions, et ma décision est simple : s’il n’y a aucune objection tangible et que ce sont les peurs ou le manque de confiance qui parle, l’excuse n’est pas finalement pas valable.