(temps de lecture : 5 minutes)
Poser ses limites peut être parfois difficile. On ne veut pas paraître mal poli, ni insolent, ni méchant, … Et si notre éducation y était pour quelque chose ?
Il y a quelques semaines de cela, un nouveau voisin est arrivé dans les environs. Un monsieur solitaire, sans voiture mais somme toute gentil d’un premier abord. Mais très vite, il a beaucoup sollicité mon mari pour le conduire au supermarché. Une fois, puis deux, puis plusieurs fois par-ci et par-là.
À ce même moment, nos deux véhicules se sont trouvés au garage. Pour toute personne ayant mis le pied sur le sol américain, vous saurez que sans véhicule, c’est vite compliqué.
Ce nouveau voisin est revenu régulièrement toquer à ma porte pour solliciter mon mari : est-il là ? quand rentre-t-il ?. Je le voyais même par la fenêtre venir vérifier si sa voiture était là. Et ce petit jeu a continué un moment.
Intérieurement, ca bouillait. Non seulement je commençais à être largement agacée par ces allers et venues pour jeter un œil sur la présence éventuelle de mon mari, mais quand il a commencé à toquer plusieurs fois par jour pour autre chose que les courses (aller au magasin changer son téléphone, son internet qui ne fonctionne plus, etc), mes limites étaient largement dépassées.
Même s’il n’avait rien fait d’agressif en soi, je ne le sentais pas. Un pressentiment.
Pourquoi n’ai-je pas posé ma limite avant, me direz-vous ?
Entre temps, j’avais appris qu’il avait emménagé dans le coin après le décès de sa femme, et qu’il n’avait plus de permis car pris en état d’ébriété. Il s’était un peu confié à mon mari en lui disant que le décès de sa femme l’avait mené à boire. J’apprenais aussi que sa fille habitait dans le coin, mais je ne l’ai jamais vue.
Ah, l’empathie… quand tu nous tiens ! Comment voulez-vous dire les vraies choses sans blesser davantage avec un contexte pareil ?
Pendant plusieurs semaines, j’ai usé de la stratégie de l’évitement. Je me fiais à mon intuition : je ne le sentais pas..
Un après-midi, continuant son ballet de va-et-vient, il a fini par toquer car son internet ne fonctionnait plus. Sentant qu’il sollicitait un trajet en voiture une énième fois, j’ai dit que je travaillais (vrai) et que je ne conduirais nulle part (vrai). Il s’est tout de suite excusé et m’a fait un compliment sur mes boucles d’oreilles. (Sorti de nul part, on se l’accorde)
Un compliment donné dans le but d’amadouer et arriver à ses fins est de la manipulation.
J’ai eu du mal à poser cette limite, je vous l’avoue. À ce moment précis, repérant un jeu de manipulation, je commence à avoir un très grand malaise et un sentiment d’insécurité. Je n’ai aucun mal à donner mes limites à mes proches. Mais lorsque je ne connais pas la personne, je ne veux pas être mal polie. Je ne veux pas paraître ni rude, ni agressive, ni désagréable. Faute de dire « STOP, Arrêtez de venir ici, ça suffit ! », j’ai dit à mon mari : Non, ma voiture reste là.
Le conditionnement de ne pas être mal polie ou rude face aux inconnus m’empêchait de poser ma limite correctement.
Mais un soir, à la nuit tombée, alors que mon mari venait de sortir avec mon chien, j’ai entendu un énième « Toc Toc Toc, est-ce que votre mari est là ? ». Je lui demande donc ce qu’il veut, et comme il n’entend pas bien, il s’approche de moi. J’ai tout de suite réagi en sentant cette oppression dans mon espace de vie. C’est le déclic qui m’a permise de lui dire droit dans les yeux « Ne venez plus jamais ici, ne toquez plus à cette porte ! ». C’est sur son regard figé, mi-choqué et mi-incompréhensif, que j’ai fermé sèchement la porte.
J’ai fini par poser ma limite pour protéger mon espace personnel.
Si je vous raconte cette anecdote, c’est pour vous illustrer 3 choses :
- Lorsque c’est trop difficile d’exprimer votre limite, essayer de voir où est-ce-que vous pouvez dire NON plus simplement, sans vous justifier sur ce Non. Par exemple, si votre manager vous donne un énième dossier mais que vous avez encore du mal à lui dire que ça doit cesser et qu’il faut revoir toute l’organisation, essayez simplement « Non, je ne peux pas prendre ce dossier maintenant »
- Suivez votre intuition ! Suivez votre « gut feeling ». Si vous ne sentez pas une personne, il y a une bonne raison ! – et même si vous ne la comprenez pas tout de suite. Votre corps perçoit des choses que votre cerveau analytique ne comprend pas toujours immédiatement.
- Vous n’avez d’obligation d’être gentil-le et acceuillant-e envers personne. Ça rejoint le point précédent : votre espace et votre bien être sont une priorité. Si vous vous sentez menacé-e, insécure, mal à l’aise, d’une façon ou d’une autre, posez vos limites rapidement.
Et si malgré tout ça, vous ne vous sentez toujours pas rassuré-e :
- il existe l’application SORORITY pour les femmes APPLICATION | JOIN THE SORORITY
- vous pouvez aussi prendre des cours de Self-Defense pour gagner en confiance
- si vous avez un chien, vous pouvez le laissez passer devant vous en ouvrant votre porte tout en le tenant fermement
- appelez un voisin / un ami de confiance et tenez les au courant de la situation
Si vous avez une expérience à partager, je vous invite à la laisser en commentaire ci-dessous !
Explorez les différentes facettes de votre personnalité…
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